Le reporting ESEF/XBRL et ses opportunités
Annoncée depuis plus d’une dizaine d’années, une petite révolution s’est opérée au cours des premiers mois de l’année 2021 quand plusieurs centaines de sociétés cotées européennes sur les marchés réglementés ont communiqué leurs états financiers au format ESEF (European Single Electronic Format) sous la forme de fichiers de type in line XBRL ou iXBRL lisible à la fois par les machines et par l’homme, grâce à tous les navigateurs internet standards. Explications dans un article cosigné par Stéphane Bellanger, Mathieu Dierstein, Éric Galiègue et Nicolas d’Hautefeuille, membres de la commission Evaluation de la SFAF.
Edictée par l’ESMA, l’Autorité européenne des marchés financiers, pour une application aux exercices ouverts en 2020, l’obligation de fournir les rapports financiers annuels sous cette forme avait été repoussée à 2021. Cependant, en France, sur les 500 sociétés cotées concernées, près de 170 d’entre elles se sont soumises volontairement à l’exercice, souvent assistées par des équipes spécialisées externes, avec finalement, pour 76 d’entre elles, un dépôt de leurs états financiers officiels 2020 auprès de l’Autorité des Marchés Financiers.
Pour les prochains exercices, la production de ces fichiers sera donc obligatoire pour toutes les sociétés cotées sur un marché réglementé. Ils comprendront, en outre, les données des notes accompagnant les comptes.
Dans d’autres pays d’Europe, comme l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande ou la Tchéquie, la production de ces fichiers était demeurée obligatoire ; c’est ainsi que de nombreux états financiers ESEF sont déjà disponibles et gratuitement accessibles.
Le processus est irréversible et tous les utilisateurs de données financières et extra-financières doivent se préparer à l’utilisation de ces fichiers. Même si la communication des états financiers sous la forme de flux iXBRL sera accompagnée concomitamment (mais pour combien de temps ?) de rapports « papier » et de PDF disponibles sur les sites web des émetteurs, le principal vecteur d’information sera le flux iXBRL, au format ESEF, élaboré par l’émetteur, certifié par ses auditeurs et déposé auprès d’une instance nationale habilitée (l’AMF pour la France). À court terme, seuls officiels, ces fichiers seront transmis à leur tour par ces instances nationales en un lieu central unique (ESAP -European Single Access Point).
À l’instar d’EDGAR depuis de nombreuses années aux États-Unis, l’Europe, au travers de l’ESMA, est en voie de se doter d’une base assise sur une technologie des plus modernes regroupant les données financières, et bientôt extra-financières, de toutes les sociétés cotées sur ses marchés réglementés.
Un des principaux enjeux du choix de ce mode de communication est, bien sûr, de ne pas dénaturer les données « source » et de permettre leur restitution fidèle à tous leurs utilisateurs.
Dans la construction des flux in line XBRL, une étape clé est le mapping, qui consiste à associer à chaque donnée devant être publiée un élément de la taxonomie XBRL mise à jour et communiquée chaque année par l’ESMA.
La version intégrale de l’article est à retrouver sur le site de la SFAF via ce lien.
Contact : analysefinanciere@sfaf.com